Elle sentait la bestialité au fond d’elle, un besoin puissant de crier qui elle était à la face du monde. De faire se répercuter sur la montagne et dans le village un écho de ce qui avait été et qui se rejouait en elle.
Célia revient pour les vacances dans ce petit village du sud où vit sa grand-mère, Tina, dite aussi « la sorcière ».
Célia va connaître les secrets du village. Savoir comment les hommes et leur violence ont tordu le destin des femmes de sa famille. Comment elles ressentent dans leur cœur, dans leur chair, cette colère qui en découle, comme un poison qui court dans l'arbre et le transforme peu à peu.
Dans ce village il y a les légendes, qui revivent à travers les générations en même temps que les abominations se perpétuent. Les mêmes guerres, les mêmes haines, les mêmes tourments rejoués à l'infini par des êtres peuplés de tourments hérités.
Les abominations nourrissent ces légendes, qui ne disent pas que des mensonges. Elles reposent sur une part de vérité, servent à expliquer ce que l'on ne comprend pas. Par exemple les meurtres de fillettes autour du village, à l'époque où y vit Tina.
Mais cela ne peut qu'être l’œuvre d'une bête sauvage, se disent-ils, aucun homme ne pourrait être aussi féroce et bestial...
Il y a la montagne, un plateau et le « lac noir », que parcourront Tina puis plus tard Célia. Des allés retours entre la vie non désirée, celle du village, empoisonnée de superstitions mais aussi de secrets, et puis la vie où l’accalmie, la protection semble possible, celle de la montagne.
Tina est considérée comme une sorcière, mais pourquoi ? Quel secret relie les gens du village ?
Il y a dans ce récit l'émancipation, l'amitié entre Célia et Alice, la découverte des secrets qui aident à grandir. Car rien n'est plus étouffant qu'un non dit.
C'est en revêtant la peau de la louve que Célia va s'exprimer à son tour. Elle va passer par cette animalité pour apprivoiser ce qui couve en elle. Si dans ce livre les hommes sont dépeint comme brutaux par essence, on n'autorise en revanche les femmes à s'exprimer que si elles ont des allures de folles et d'animal. Pour Célia, avoir une peau de louve sur soi c'est porter une bestialité revendiquée et une puissance, celle là même dont les hommes abusent. Mais c'est aussi un cri de colère. L'envie légitime de dire que l'on existe et que l'on ne veut pas subir.
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