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Part animale et croyances : Chronique de "Croire aux fauves" de Nastassja Martin

Dernière mise à jour : 20 mars

« Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. »



Question de territoire, de lignes, de délimitation concernant l'espace qui est réservé aux animaux d'un côté et aux humains de l'autre. De frontières que l'on a tracé entre eux et nous. Et de ce qui se passe lorsque l'on se rencontre brutalement, sans y être préparé. De toutes les questions après l'impact d'une rencontre avec l'animal.

Mais il est aussi question de cette pulsion, de cette part animale en nous. Celle qui a poussé Nastassja vers l'ours ?


L'anthropologue cherche à savoir ce qui l'a mené vers « le fauve », alors que depuis des semaines, elle rêvait d'ours... Elle souhaitait aller à la rencontre de cette partie d'elle-même, longtemps oublié, qui s'agite intérieurement et ressurgit. Cette animalité, qui révèle des choses sur sa violence en elle et son besoin de s'y confronter.


« Je dis qu'il y a bien une fureur qui bouillonne en nous. Une moitié de corps, une moitié d'esprit, qui s'apprête sans cesse à déchirer la fragile unité de nos vies. […] est-il possible de vivre sans cette fureur qui pulse au fond de nous, qui menace périodiquement de tout anéantir ? »

La collision, réelle, s'est faite de manière brutale. Nastassja repartira avec un morceau de mâchoire en moins, des cicatrices et beaucoup d’interrogations sur la manière d'habiter un espace avec les animaux, de comment les rencontrer. Car c'est de cela qu'il s'agit pour la jeune femme, d'une rencontre plutôt que d'une confrontation.

Ce livre parle du lien avec le monde de l'animal que l'on cherche à faire coexister avec le sien. Des rencontres où après coup l'on n'est plus tout à fait soi et beaucoup autre. Du fait d'accueillir ce que les autres laissent en nous.

Connaître les évènes, peuple de la Russie, c'est s'approcher d'un peuple qui sait que bien d'autres présences peuplent la forêt, qui ont leur façon de considérer les animaux, de leur faire une place. C'est rencontrer des légendes qui parle de l'animalité, cette part en l'humain d'animal. C'est une plongée au cœur de leur vie, dans les montagnes à l'écart du « monde extérieur », racontée par une femme profondément interpellée.

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