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Brasier - Le bleu des mots : poèmes amoureux

Dernière mise à jour : 3 déc. 2023

Aimer, on le sait, et à la fois une souffrance volontaire et un élan incontrôlable. Parce qu’il y a aimer, il y a vivre et souffrir. C’est notre théâtre intérieur que l’on peut laisser l’autre impacter. Ça nous anime, réveille la scène, le protagoniste et le décor, et quand on laisse entrer cette personne, elle nous donne son bagage, cette malle avec du cuir peut être et une poignée ouvragée, et c'est quelque chose qu’on a envie de saisir, d’attraper pleinement et de mélanger avec notre bagage dans un joli entremêlement.



Vouloir


Et tu jetteras des cendres et des fleurs dans un même brasier que j’essayerais d’attraper de mes mains vives qui courront sur le feu.

Tout sera dans un élan.

Tu donneras ou tu jetteras. Je ne serais pas là tout le temps, mais j’observerais.

C’est un brasier où toujours il y a de nouvelles formes qui viennent pourtant de loin, une danse des flammes avec ses variations, et des motifs qui réapparaissent au creux du mouvement.

Et pour moi l’exaltation de connaître, de repérer ce que je vois se dessiner dans les flammes, m’apporte l’euphorie et l’envie de célébrer notre joie.



Perdre


Les choses qu’on perd dans le feu

La possibilité d’être aux autres, et d’exister

L’envie de se sentir un peu moins soi et plus eux

C’est plus que des fleurs jetées dans de la cendre

Tu interposes tes démons entre nous

Ils en ressortent plus grand, agrandit par ta colère

Qui reste sourde aux prières

Et leur ombre projetés contre le mur envahit la pièce

Car tu n’as plus qu’un seul Dieu, échapper à la peur,

Et tu détruis pour ça



Le bleu des mots


Je ne croyais pas que les derniers moments existaient

Mais devant mes yeux tu t’abandonnes

Tu vis de moments de fuites éparpillés

Peuplé de loups qui résonnent

Et la peur ravivée devient le présent

Que tu célèbres sur un bateau tanguant



De ta bouche jaillissent des épines

Qui font des bleus sur mes mots

Il y a quelque chose en moi qui se dessine

Et je vois d'anciennes formes qui reviennent dans l’eau



Moi ce qui m’effraie c’est les gens qui ont peur

Qui ne croient pas en un nous

Qui dansent sur de tenaces vapeurs

Et moi-même je l’ai fait

Mais je n’ai jamais su respirer avec un cœur noué

Je ne sais pas parler à un cœur serré



A quoi ça sers de tenter de se lier

De vouloir de bras et de douceur

Si c'est pour en faire un piétinement du cœur ?




© Humain en pages


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